samedi 3 août 2013

Dragon Magazine, Février 1978, Vol. 2 no 6, #12

Pour répondre à son succès sans cesse grandissant, The Dragon prévoit de devenir mensuel d'ici un ou deux numéros. La rédaction est toujours à la recherche de contributeurs et précise : « Recent authors will attest to the fact that we are now paying good money, upon publication and not months later as has sometimes happened in the past. » Si ça n'est pas un signe qu'en février 1978, T.S.R. devient petit à petit une multinationale tentaculaire… payer ses pigistes en temps et en heure, un truc qu'en 2013, certains restent incapable de faire.


Mais revenons à nos moutons. C'est un point dont je n'ai pas parlé jusqu'à présent : The Dragon sollicite énormément ses lecteurs, tant pour leur demander d'envoyer des articles  ou des dessins (ainsi, dans le numéro 17, l'éditorial insiste bien sur le fait qu'ils ont un mal fou à remplir leurs 40 pages sans encart ni jeu pour prendre de la place), mais aussi pour dire ce qu'ils attendent comme contenu. « Faites-le nous savoir » (let us know) est une phrase qui apparaît au moins une fois par numéro. Parfois, ce questionnement de la rédaction prend la forme d'un questionnaire. Je pourrais aussi mettre dans ce panier les concours (de dessin de monstres, ou de monstres tout court) permettant de gagner des bons d'achat et le fait d'apparaître dans le prochain numéro de la revue, sans parler des élections (votez pour les « bidules awards »).

L'illusionniste, une classe qui se fraiera un chemin dans le PHB, est proposée par Rafael Ovalle. La liste de sorts n'y sera pas tout-à-fait la même, mais le principal y est. Une capacité spéciale ne sera pas reprise, celle de détecter les illusions, à raison de 7% par niveau (je crois).

Ah. Pour la première fois, je crois, voilà un panthéon (perse) pour D&D, mais avec des p… de caractéristiques pour les dieux ! Ahura Mazda a donc -2 de classe d'armure, et trois phrases de description. Ce genre d'imbécilité me fait trouver un intérêt inattendu aux éditions récentes (3.5 et suivantes) de D&D : elles ont au moins l'avantage de n'avoir pas accouché d'un crétinissime annuaire divin à l'intérêt ludique aussi profond qu'un urinoir cosmique.  Bref, tout ça pour dire que voir accepté par le comité de rédaction de The Dragon ce type de contribution me laisse dubitatif.

James Ward me permet heureusement d'oublier cette mauvaise impression avec son analyse comparative de l'efficacité du magicien et du guerrier. Il étudie donc, règles à l'appui, ce qui se passe lorsqu'on place un guerrier face à un magicien, à exactement 40 pieds de distance. Le magicien aura-t-il le temps de lancer un sortilège annihilant le guerrier avant que ce dernier ne parvienne à franchir l'espace qui les sépare pour lui asséner un fatal coup d'épée ? Pour le savoir, lisez l'article, mais sachez que cela dépend de l'armure portée et du niveau du magicien. Avec le temps, il est vrai qu'on a tendance à oublier (ou ignorer, pour les plus jeunes), ce qu'était la R&D de D&D…

Voici, plus loin, une table pour déterminer aléatoirement le chargement d'un navire. Il faudrait que je me penche sur le pourquoi profond des tables aléatoires dans les jeux de rôles, la question des rencontres et du butin semblant leur principale préoccupation.

Deux pages sur les druides (article essentiellement historique) ; bien.

Ah (bis). Encore une liste de dieux. Cette fois, c'est le mythe de Cthulhu.
« Those of you who have read H.P. Lovecrafts stories based around his fallen gods, The Great Old ones, will know what it means to finally get them into a form which in they are understood and compatible with the D&D system. […] For all of you Lovecraft enthusiasts here’s what you’ve been waiting for. For all of you not familiar with the Cthulhu cycle here’s a new experience. » 
Azathoth a donc, lui aussi, -2 en classe d'armure, et la lecture du Necronomicon risque de faire de vous un Chaotic Evil, mais seulement si vous êtes de niveau 5 ou moins. Mais depuis quand le pouvoir protège-t-il de la corruption ?

Une fiche de lecture du Monster Manual : « The book is HARD bound, and stitched, and has a full color cover, an alphabetical table-of-contents and an index and contains over 200 illustrations! » Si j'étais de mauvaise foi, je ferais remarquer que l'intérêt d'un index, lorsqu'on a une table des matières classée alphabétiquement, est plutôt nul. Mais cela n'engage que moi.  « The illustrations are outstanding and profuse, and in themselves would warrant the cover price of $9.95. An absolute must for every D&D enthusiast everywhere. » En bref, donc, un beau livre d'images que les fans enthousiastes achèteront de toutes façons. Pour notre édification à tous, un calculateur d'inflation m'apprend que $9.95 de 1978 font environ $35.63 de 2013.

Il semble qu'à cette époque, la mode soit effectivement au catalogue tératologique :

Ma question finale est donc : quelqu'un a-t-il jamais croisé le volume 1 (ou 2) de ce catalogue ?

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